- Accueil
- Toutes nos actualités
- Les défis du plastique
Economie circulaire
Les défis du plastique
Erik Orsenna, économiste et écrivain-voyageur, et Jean-Marc Boursier, Directeur Général Adjoint du Groupe SUEZ, en charge de l’activité Recyclage et Valorisation en Europe, échangent sur leur vision et leurs expériences en matière d’économie circulaire.
Quand on parle de plastique, on évoque de plus en plus souvent la pollution des océans. Erik Orsenna, quel est votre regard sur cette problématique ?
Erik Orsenna : l'Océan est le lieu d'où vient toute la vie. On s’y rend pour aller chercher la liberté, la pureté. Or aujourd’hui en mer, on croise de plus en plus de sacs plastiques. Vraiment partout. On pense évidemment aux poissons qui les ingèrent, mais aussi à ce « 6ème continent », entièrement constitué de plastique, qui s’est formé au plein cœur du Pacifique avec le jeu des courants. D'après la fondation Ellen MacArthur, il y aurait 150 millions de tonnes de plastique dans les océans. Il est quand même frappant de devoir se résigner à ce que la mer devienne une poubelle remplie de plastique. Si on continue à ne rien faire, alors il y aura avant 2050 plus de plastiques que de poissons dans les océans !
Le plastique est une matière absolument magnifique, mais il est extrêmement difficile de s'en séparer. C'est une pollution majeure parce qu’elle est visuelle, mais surtout parce que c’est une pollution pour la faune, notamment marine. Il devient alors une atteinte à la vie.
Il faut bien garder en tête qu’à l'origine le plastique provient du pétrole. Au fond c’est le cauchemar visible du pétrole.
Jean-Marc Boursier : Pour aller dans le sens d’Erik, il est important de noter que nous consommons aujourd’hui en Europe 50 millions de tonnes de plastique contre 1 million de tonnes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Sa consommation a donc été multipliée par 50 en 50 ans, et cette tendance va perdurer. La question de sa collecte et de son traitement est donc essentielle pour éviter qu’il ne termine dans la mer.
Le plastique est une matière absolument magnifique, mais il est extrêmement difficile de s'en séparer. C'est une pollution majeure parce qu’elle est visuelle, mais surtout parce que c’est une pollution pour la faune, notamment marine. Il devient alors une atteinte à la vie.
Il faut bien garder en tête qu’à l'origine le plastique provient du pétrole. Au fond c’est le cauchemar visible du pétrole.
Jean-Marc Boursier : Pour aller dans le sens d’Erik, il est important de noter que nous consommons aujourd’hui en Europe 50 millions de tonnes de plastique contre 1 million de tonnes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Sa consommation a donc été multipliée par 50 en 50 ans, et cette tendance va perdurer. La question de sa collecte et de son traitement est donc essentielle pour éviter qu’il ne termine dans la mer.

Erik Orsenna
On dit souvent que la lutte contre la pollution plastique des océans commence sur terre. Jean-Marc Boursier, que fait SUEZ pour lutter contre cette pollution ?
JMB : Le plastique qui se retrouve dans les océans provient de deux sources : d’une part de la gestion inappropriée de déchets sur terre, et d’autre part, et c'est plus sournois, du déversement des microparticules de plastique mal captées par certaines stations d'épuration.
Alors comment lutter contre cette pollution ? La première chose à rappeler est qu’il n’y a pas UN plastique mais DES plastiques. Il existe toutes sortes de polymères, et chacun nécessite une forme de traitement particulier. En effet, on ne traite pas les plastiques souples de la même manière que les plastiques durs, le polyéthylène, le polypropylène, ou encore le polystyrène. Il faut savoir que les industriels conçoivent des plastiques qui sont de plus en plus compliqués à traiter parce qu'ils ont voulu, reconnaissons-le, rendre les emballages plus légers. Le problème est que ce faisant ils ont conçu des plastiques que l’on ne sait pas recycler, rendant ainsi la chaîne de recyclage et valorisation extrêmement complexe. SUEZ doit comprendre les enjeux de chacune de ces filières plastiques pour pouvoir y apporter des réponses pertinentes.
Face à cela, le rôle de SUEZ est de travailler en collaboration avec ces industriels pour favoriser l'éco-conception : il faut favoriser l’utilisation de plastiques que l'on sait pouvoir retraiter, s’assurer de leur recyclabilité. Aujourd’hui, seulement 7% des 50 millions de tonnes de plastiques consommées chaque année en Europe proviennent de polymères recyclés. C’est donc dérisoire. Nous devrions faire beaucoup plus et beaucoup mieux. SUEZ s’y emploie tous les jours.
Alors comment lutter contre cette pollution ? La première chose à rappeler est qu’il n’y a pas UN plastique mais DES plastiques. Il existe toutes sortes de polymères, et chacun nécessite une forme de traitement particulier. En effet, on ne traite pas les plastiques souples de la même manière que les plastiques durs, le polyéthylène, le polypropylène, ou encore le polystyrène. Il faut savoir que les industriels conçoivent des plastiques qui sont de plus en plus compliqués à traiter parce qu'ils ont voulu, reconnaissons-le, rendre les emballages plus légers. Le problème est que ce faisant ils ont conçu des plastiques que l’on ne sait pas recycler, rendant ainsi la chaîne de recyclage et valorisation extrêmement complexe. SUEZ doit comprendre les enjeux de chacune de ces filières plastiques pour pouvoir y apporter des réponses pertinentes.
Face à cela, le rôle de SUEZ est de travailler en collaboration avec ces industriels pour favoriser l'éco-conception : il faut favoriser l’utilisation de plastiques que l'on sait pouvoir retraiter, s’assurer de leur recyclabilité. Aujourd’hui, seulement 7% des 50 millions de tonnes de plastiques consommées chaque année en Europe proviennent de polymères recyclés. C’est donc dérisoire. Nous devrions faire beaucoup plus et beaucoup mieux. SUEZ s’y emploie tous les jours.
Pouvez-vous nous donner un exemple de ces plastiques utilisés au quotidien et qui ne sont pas recyclables ?
JMB : En France, par exemple, il y a actuellement une réflexion à l'instigation du Ministère de l'Environnement sur le PET (« PolyEthylène Téréphtalate ») opacifié, qui est compliqué, voire impossible à retraiter en l'état. Le PET opacifié est, par exemple, utilisé pour l’emballage de certaines bouteilles de lait. Autrefois, cette bouteille de lait était en PEHD (PolyEthylène Haute Densité). Il a été remplacé par le PET, moins cher et plus léger. Et comme la lumière passe à travers ce plastique, il est opacifié par du noir de carbone ou du dioxyde de titane, des composants très complexes à isoler et à retraiter.
L'éco-conception, c'est donc la prise de conscience collective que l'on doit mettre sur le marché des emballages dont on sait a priori qu'ils vont pouvoir être recyclés.
EO : Ce qui est intéressant, c'est que SUEZ analyse vraiment les plastiques comme s’ils étaient des êtres “vivants“. Plastlab est un laboratoire spécialisé qui étudie toutes les formes de plastique et toutes les solutions pour les dégrader. D'une certaine manière, le plastique devient un ennemi qu’il faut connaître pour le combattre. C’est la mission que porte SUEZ au sein de Plastlab.
L'éco-conception, c'est donc la prise de conscience collective que l'on doit mettre sur le marché des emballages dont on sait a priori qu'ils vont pouvoir être recyclés.
EO : Ce qui est intéressant, c'est que SUEZ analyse vraiment les plastiques comme s’ils étaient des êtres “vivants“. Plastlab est un laboratoire spécialisé qui étudie toutes les formes de plastique et toutes les solutions pour les dégrader. D'une certaine manière, le plastique devient un ennemi qu’il faut connaître pour le combattre. C’est la mission que porte SUEZ au sein de Plastlab.
Jean-Marc Boursier, quelles sont les orientations et les priorités de SUEZ sur cette problématique du recyclage et de la valorisation des plastiques ?
JMB : La priorité est d’expliquer quelles sont les vertus du plastique recyclé par rapport au plastique vierge, et de démontrer la qualité des matières premières secondaires mises sur le marché. Les industriels sont cartésiens, ils acceptent l'idée d'acheter des matières secondaires si, et seulement si, on leur démontre que la qualité et le prix se comparent favorablement à une matière vierge.
Un exemple : les plastiques ont des valeurs très différentes en fonction de leur couleur. Le plastique d’une bouteille d’eau a une certaine valeur parce que c'est un plastique transparent. Si ce plastique est très légèrement coloré, le vendeur d'eau ne l'utilisera pas, et il perdra donc une grande part de sa valeur. Nous travaillons donc chez Plastlab sur la décoloration du plastique, sachant que sa dépigmentation est un sujet très compliqué. Idem en ce qui concerne les odeurs résiduelles de nos granulés que nous devons éradiquer.
Vous le voyez, nos clients sont légitimement exigeants. Nous devons donc l’être aussi nous-mêmes avec la qualité des produits que nous mettons à leur disposition.
Un exemple : les plastiques ont des valeurs très différentes en fonction de leur couleur. Le plastique d’une bouteille d’eau a une certaine valeur parce que c'est un plastique transparent. Si ce plastique est très légèrement coloré, le vendeur d'eau ne l'utilisera pas, et il perdra donc une grande part de sa valeur. Nous travaillons donc chez Plastlab sur la décoloration du plastique, sachant que sa dépigmentation est un sujet très compliqué. Idem en ce qui concerne les odeurs résiduelles de nos granulés que nous devons éradiquer.
Vous le voyez, nos clients sont légitimement exigeants. Nous devons donc l’être aussi nous-mêmes avec la qualité des produits que nous mettons à leur disposition.

Erik Orsenna et Jean-Marc Boursier
Au-delà du rôle des industriels dans la promotion du recyclage et de la valorisation des plastiques, quel est le rôle du citoyen ?
JMB : Je crois que le rôle du citoyen est fondamental aux côtés de celui des industriels. Il a un rôle important à jouer à deux moments de son acte de consommation.
EO : Vous savez, il y a une demande de plus en plus aigüe des consommateurs pour connaître l'origine des produits qu'ils consomment. Le mot pour décrire cette tendance est un mauvais mot, mais qui veut bien dire ce qu’il veut dire : la traçabilité. Or, la traçabilité des contenus n’est pas suffisante, il faut également une traçabilité des contenants. Parce qu’un contenu extrêmement vertueux, bio par exemple, dans un emballage qui court-circuite les chaînes de recyclage, c’est une équation perdante. Je retrouve là mon rôle de romancier en même temps que celui d'économiste : quelle est l'histoire de ce que l’on mange, et quelle est l'histoire de ce qui contient ce que l’on mange ? Nous avons le droit de connaitre cette histoire au lieu d'être dans l’ignorance, le droit de savoir avec quels produits nous sommes en contact.
- Tout d’abord au moment de l’acte d’achat. La bouteille que je tiens dans la main, si je regarde son étiquette, ne me dit pas que le plastique est recyclé ou recyclable. L’étiquette m’indique uniquement que l'industriel a payé une éco-contribution (ex : pictogramme Eco-emballage). En tant que consommateur, je fais donc l'hypothèse qu’une filière existe et que cette bouteille va être retraitée. Mais moi, j'ai envie d’en savoir plus. Je veux savoir d’une part si le plastique est recyclable, et encore plus important, s'il est recyclé. Avec ce type d’information, le citoyen-consommateur pourrait alors choisir en conscience d'opter pour un produit recyclé ou un produit qui ne l’est pas.
- Le second temps où le citoyen-consommateur a un rôle très important à jouer, c'est au moment où il a fini de consommer. Il faut qu'il puisse correctement trier sa bouteille, sans quoi il sera plus difficile pour nous de l’isoler des autres déchets de sa poubelle.
EO : Vous savez, il y a une demande de plus en plus aigüe des consommateurs pour connaître l'origine des produits qu'ils consomment. Le mot pour décrire cette tendance est un mauvais mot, mais qui veut bien dire ce qu’il veut dire : la traçabilité. Or, la traçabilité des contenus n’est pas suffisante, il faut également une traçabilité des contenants. Parce qu’un contenu extrêmement vertueux, bio par exemple, dans un emballage qui court-circuite les chaînes de recyclage, c’est une équation perdante. Je retrouve là mon rôle de romancier en même temps que celui d'économiste : quelle est l'histoire de ce que l’on mange, et quelle est l'histoire de ce qui contient ce que l’on mange ? Nous avons le droit de connaitre cette histoire au lieu d'être dans l’ignorance, le droit de savoir avec quels produits nous sommes en contact.
Justement, que fait SUEZ pour accompagner les consommateurs ?
JMB : D'abord, nous travaillons avec les marques qui veulent toutes réduire leur empreinte écologique. Il est donc très important pour elles de faire en sorte que leurs emballages plastiques ne finissent pas sur les plages ou dans les océans. Récemment, nous avons signé par exemple un accord avec Procter & Gamble pour sa marque de shampoing Head & Shoulders. Nous les accompagnons dans la fabrication d’une nouvelle bouteille de shampoing produite en partie avec du PEHD ramassé sur les plages, ainsi que dans un changement de design de ce packaging pour rendre très explicite cette démarche auprès de leurs clients. Le recyclage, perçu parfois pour les marques comme une contrainte, devient ici un élément positif pour l'image de la marque, et par conséquent pour les ventes. Cette initiative a reçu un accueil formidable et nous allons lancer très prochainement une seconde campagne de ramassage à laquelle nos collègues seront associés.
Ensuite, après avoir accompagné les marques, c’est à nous d'inventer les outils industriels pour optimiser le tri, le sur-tri parfois et la valorisation. Nos centres de tri sont de plus en plus modernes et permettent d’isoler plusieurs sortes de plastiques des autres flux de déchets. Une fois que nous avons isolé les flux de matières, nous bouclons la boucle en produisant des « granulés » qui, à leur tour, permettent de fabriquer de nouvelles bouteilles en plastique.
Il faut savoir que recycler le plastique est également très vertueux pour la lutte contre le réchauffement climatique. Une tonne de plastique recyclé représente 5 barils de pétrole économisés. Et produire du plastique recyclé est 10 fois moins énergivore que de faire du plastique vierge à partir du pétrole. Enfin, par tonne de plastique recyclé, on économise 1,6 tonne de CO2 émis.
EO : Mes voyages au sein des sites du Groupe m’ont également permis de constater le grand retour de la consigne. Avant, les consommateurs devaient rendre leurs bouteilles de verre contre de l’argent. Ce système fait son grand retour avec le plastique, via des kiosques installés par la société RECO [1] sur les parkings des supermarchés au Pays Basque d’abord et partout en France depuis 2 ans. En échange de leurs vieilles bouteilles en plastique, les consommateurs reçoivent des bons d'achat.
JMB : Erik a raison : il y a de nombreux domaines où l'on va voir réapparaitre la consigne. La boucle courte la plus efficace, c’est quand on demande au consommateur lui-même de ramener un emballage déjà pré-trié. En France, la loi nous y incite, puisque l'on va instaurer un élément variable dans la manière dont le service de collecte de déchets sera facturé à l'avenir : il s’agit de la tarification dite « incitative ». Moins SUEZ collectera chez un particulier, en porte à porte, des déchets mélangés, moins chère sera sa facture d'enlèvement des ordures ménagères. La tendance est similaire dans le nord de l’Europe.
Le message est très clair : « Ramenez vous-même vos déchets, ils ne vous seront plus facturés ! ». Et je vais même aller au-delà : « certains flux de matière de bonne qualité (je pense aux films plastiques en disant cela) ont même une valeur très positive. Bienvenue dans le monde nouveau de la ressource secondaire. »
EO : Permettez-moi de revenir sur la COP 21 à Paris. Croyez-moi, je connais un peu les questions diplomatiques, aucun accord ne pouvait être meilleur entre les États. Et pourtant, tout reste à faire. Nous devons arrêter de rejeter la faute sur les industriels, quand nous même en tant qu’individus ne faisons pas l’effort de trier nos déchets : c'est la chaîne tout entière qui doit se mobiliser pour préserver la planète.
JMB : Nous avons fait ce matin même une tournée de collecte des déchets avec Erik, et nous avons pu constater que dans la ville où nous étions, on ne demande pas aux habitants de trier. Comme acteur engagé de ces métiers, je le déplore.
EO : Oui, au fond il y a deux manières d'écrire une même expression : ce matin nous avons vu les « tas sauvages » – ces tas d'ordures sauvages. Eh bien les tas sauvages, c'est « l'État sauvage! ».
[1] dont SUEZ est actionnaire à hauteur de 70%
Ensuite, après avoir accompagné les marques, c’est à nous d'inventer les outils industriels pour optimiser le tri, le sur-tri parfois et la valorisation. Nos centres de tri sont de plus en plus modernes et permettent d’isoler plusieurs sortes de plastiques des autres flux de déchets. Une fois que nous avons isolé les flux de matières, nous bouclons la boucle en produisant des « granulés » qui, à leur tour, permettent de fabriquer de nouvelles bouteilles en plastique.
Il faut savoir que recycler le plastique est également très vertueux pour la lutte contre le réchauffement climatique. Une tonne de plastique recyclé représente 5 barils de pétrole économisés. Et produire du plastique recyclé est 10 fois moins énergivore que de faire du plastique vierge à partir du pétrole. Enfin, par tonne de plastique recyclé, on économise 1,6 tonne de CO2 émis.
EO : Mes voyages au sein des sites du Groupe m’ont également permis de constater le grand retour de la consigne. Avant, les consommateurs devaient rendre leurs bouteilles de verre contre de l’argent. Ce système fait son grand retour avec le plastique, via des kiosques installés par la société RECO [1] sur les parkings des supermarchés au Pays Basque d’abord et partout en France depuis 2 ans. En échange de leurs vieilles bouteilles en plastique, les consommateurs reçoivent des bons d'achat.
JMB : Erik a raison : il y a de nombreux domaines où l'on va voir réapparaitre la consigne. La boucle courte la plus efficace, c’est quand on demande au consommateur lui-même de ramener un emballage déjà pré-trié. En France, la loi nous y incite, puisque l'on va instaurer un élément variable dans la manière dont le service de collecte de déchets sera facturé à l'avenir : il s’agit de la tarification dite « incitative ». Moins SUEZ collectera chez un particulier, en porte à porte, des déchets mélangés, moins chère sera sa facture d'enlèvement des ordures ménagères. La tendance est similaire dans le nord de l’Europe.
Le message est très clair : « Ramenez vous-même vos déchets, ils ne vous seront plus facturés ! ». Et je vais même aller au-delà : « certains flux de matière de bonne qualité (je pense aux films plastiques en disant cela) ont même une valeur très positive. Bienvenue dans le monde nouveau de la ressource secondaire. »
EO : Permettez-moi de revenir sur la COP 21 à Paris. Croyez-moi, je connais un peu les questions diplomatiques, aucun accord ne pouvait être meilleur entre les États. Et pourtant, tout reste à faire. Nous devons arrêter de rejeter la faute sur les industriels, quand nous même en tant qu’individus ne faisons pas l’effort de trier nos déchets : c'est la chaîne tout entière qui doit se mobiliser pour préserver la planète.
JMB : Nous avons fait ce matin même une tournée de collecte des déchets avec Erik, et nous avons pu constater que dans la ville où nous étions, on ne demande pas aux habitants de trier. Comme acteur engagé de ces métiers, je le déplore.
EO : Oui, au fond il y a deux manières d'écrire une même expression : ce matin nous avons vu les « tas sauvages » – ces tas d'ordures sauvages. Eh bien les tas sauvages, c'est « l'État sauvage! ».
Pour aller plus loin
Les interviews croisés entre Erik Orsenna et Jean-Marc Boursier
Partager cet article