A Montmédy-Marville, en France, une centrale solaire succède à une ancienne base aérienne
Donner une seconde vie aux friches
Situé en France, dans le département de la Meuse, Montmédy-Marville a connu plusieurs vies au cours du 20e siècle. D’abord aux avant-postes de la première Guerre Mondiale, ce territoire est ensuite devenu en 1952 une base aérienne de l’OTAN, successivement occupée par les forces aériennes canadiennes et françaises jusqu’en 2002.
En 2006, ce territoire est racheté par la Communauté de Communes du Pays de Montmédy ayant pour projet d’y installer un parc photovoltaïque en partenariat avec les développeurs et opérateurs TSE et Enerparc. Celui-ci s’inscrit dans les plans d’actions régionaux de lutte contre le réchauffement climatique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de promotion des énergies renouvelables.
Pour ce faire, un vaste projet de reconversion est nécessaire afin d’accorder une nouvelle vie à ce site, comprenant notamment l’intervention de spécialistes de la dépollution pyrotechnique.
Diagnostiquer, identifier et neutraliser les cibles
Une première phase consiste à quantifier et localiser les objets métalliques enfouis dans le sol et pouvant être assimilés à des munitions. Le diagnostic s’appuie sur les conclusions d’une étude historique réalisée au préalable, évaluant la probabilité de présence de munitions et leurs types.
Plusieurs solutions sont par la suite mises en œuvre pour identifier et relever les cibles, dans des conditions garantissant la sécurité des lieux et des personnes. 6 géophysiciens sont intervenus pour couvrir l’ensemble de la zone concernée.
Pour mener à bien leurs missions, les équipes se sont notamment appuyées sur une solution digitale conçue et développée par leurs soins : reposant sur un Système d’Information Géographique, elle combine une cartographie de la zone et un ensemble de bases de données (géologiques, environnementales, d’infrastructures existantes…), garantit la traçabilité des actions et calcule les effets de l’explosion d’un ou de plusieurs explosifs.
Cap sur la production de l’énergie solaire
Grâce à leur réactivité et leur agilité, les équipes ont poursuivi et assuré ce chantier dans le respect des règles sanitaires lors de la première vague de la pandémie COVID-19. Toutes les munitions ont été stockées en sécurité, avant leur évacuation par le service de déminage de la préfecture de la Meuse.
L’expertise des équipes, ainsi que les solutions techniques et technologiques mises en œuvre ont facilité la conduite de projet et la prise de décision. Le Système d’Information Géographique a notamment permis aux parties prenantes de suivre à distance l’avancement des travaux, prendre connaissance des difficultés rencontrées in situ et visualiser les munitions retrouvées.
Le territoire peut désormais ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, avec la mise en service de la centrale solaire courant 2021. Celle-ci produira l’équivalent de la consommation annuelle de 23 000 habitants.